le dragon nantais club de peintres de figurines historiques et autres

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création d une figurine

FICHE TECHNIQUE

 

 

Empereur Quian Long Chine, XVIIIème siècle

 

 

Au commencement

 

Au départ il y a eu la découverte d'une reproduction au format A4 d'une peinture sur soie de la même époque, exécutée par le père jésuite Giuseppe Castiglione, et représentant l'empereur Qian Long en tenue de parade militaire, monté sur un cheval  tacheté brun roux et blanc. En fait le grand format de la reproduction (numéro 2672 de La Vie, novembre 1996) ainsi que les nombreux articles parus à l'époque sur l'exposition 'La cité interdite', à Paris, étaient autant de raisons pour essayer d'aborder sinon un 'scratch' en 54 mm, au moins une transformation assez poussée.

 

Réunir la documentation


 


La reproduction donnait un certain nombre de détails sur l'ornementation du tapis de selle, l'emplacement du carquois (Fig 1) ainsi que sur la décoration de l'armure de parade, mais il me manquait cependant des détails plus techniques sur la coupe des armures chinoises de l'époque ainsi que sur le contexte historique. Je m'empressais d'acheter le 'Découvertes Gallimard 303' sur la « Cité Interdite », ce qui me permis rapidement :

-          de tout savoir, ou presque, sur le règne de Quian Long (p57), monarque que les missionnaires jésuites compareront au roi soleil et qui fit procéder à de nombreux réaménagements de la Cité Interdite, notamment la cour intérieure.

-          de trouver la même reproduction, en plus petit format (p56) mais surtout des modèles d'armures chinoises du XVIIème (pp 22 et 23), armures 'souples et lègères pour permettre une grande aisance de mouvements aux cavaliers'. Il était en effet utile de savoir que les armures de parade étaient en soie doublée de coton et semées de boutons de cuivre tandis que le casque était le plus souvent en cuir.

Néanmoins, notre empereur, compte tenu de son rang, porte un casque en métal, probablement serti de moulures en or. Pour le reste je dois avouer que j'ai également profité d'heures d'attente et de journaux fatigués disponibles dans le porte revue d'un cabinet médical pour repérer des photos d'armures exposées en 1996 à Paris : les vues latérales et surtout dorsales ont immédiatement fait l'objet de croquis rapides que j'ai ensuite inséré dans un dossier 'technique'.

 

Les éléments de la Figurine

 

La plus grande partie des pièces 'de base' ont été commandées chez Historex, à savoir :

-          pour le cheval : tête n°3, moitiés de corps n° 8 et 16, afin d'avoir l'attitude la plus proche possible de celle de la reproduction, ornements du harnachement n°210..

-          pour le cavalier : casque russe n°593 (pour être retaillé ensuite), tête n°37 (mameluck dont le visage pouvait plus facilement être 'orientalisé), buste n°87, bras n°26, jambes de cavalier n°51 « avec bottes hongroises », là aussi pour permettre ensuite un travail de découpe, ponçage et remodelage.

-          Pour la selle : une selle orientale n°210 dont le pommeau permettait également de s'approcher de celle de la reproduction.

En ce qui concerne « l'habillage » de la figurine, le tapis de selle et la crinière du cheval j'ai choisi d'utiliser du Milliput, soit en feuilles fines 'préparées' sur une plaque de verre avec un rouleau en bois et du talc (ceci étant il était possible de faire plus fin mais je n'étais pas encore très expérimenté avec cette technique).

Des éléments m'ont cependant paru plus 'réalistes' à fabriquer en d'autres matières. Ce fur le cas du couvre nuque, en feuille de plomb (Fig 2), des épaulettes, en plastique retaillé, des protèges bras, du col, de la plaque ventrale, en feuille de laiton, et enfin des pièces d'armure placées sous les bras, en bristol découpé (Fig 3).. Le pantalon oriental, en très grande partie caché par les 'tombants' de l'armure, a été 'rembourré' en pâte à bois (Fig 4) fine tandis que l'arc mongol, son étui et le carquois (Figs 5, 6 et 7) ont été réalisés en Milliput, avec éventuellement un renfort en laiton pour l'étui.

Le tapis de selle a été directement 'imprimé' sur la selle orientale Historex (Fig 8). Et la crinière du cheval a été re-travaillé à la pointe montée pour obtenir l'aspect 'bouclé' (Fig 3).

 


Le montage

 

Toute la difficulté consistait à obtenir un ensemble qui, au final, serait aussi proche que possible de la reproduction. L'attitude du cavalier une fois positionné sur sa selle a été vérifiée plusieurs fois dans ce but. Le décor (arrière plan) de la peinture sur soie étant assez difficile à restituer je lui ai préféré un décor légèrement montagneux suggérant un sentier 'descendu' par le cavalier. Il a donc fallu positionner le cheval (Fig 9) sur une pente artificielle rendue par une simple plaque de bois recouverte ensuite de pâte à bois et de lichen. Les troncs d'arbres décharnés en arrière plan ont été rendus par des bouts de bois naturels ramassés sur la grève (donc oxydés par l'eau de mer).

 

La peinture

 

Pour le cheval et l'armure du cavalier j'ai utilisé une sous-couche Humbrol mate de couleur sable (Matt 63). Le visage et les mains du cavalier ont été sous-couchés en Humbrol Matt 61 et le casque en Humbrol  argent 11. Le tapis de selle et le carquois ont été recouverts d'une sous-couche acrylique 'Citadel' ruby red un peu trop brillante que je déconseillerais aujourd'hui. Néanmoins, compte tenu du décor chargé de cette couverture et du fait que les jambes du cavalier en recouvrent une partie non négligeable, l'aspect un peu brillant permet de restituer le 'satiné' d'origine du tapis de selle.

La peinture finale a été exécutée à l'huile avec des  couleurs Winsor et Newton, les détails fins d'ornementation de l'armure devant être réalisés avec un pinceau à poils longs (1 et 00). Les flèches dépassant du carquois ont été réalisées avec des épingles fines de couturière, mais elles sont encore trop épaisses, à mon avis. L'empennage a été réalisé en laiton. Les différents aspects du rendu final sont représentés sur les Figs  10, 11 et 12.

 

 

Conclusions

 

Malgré toutes ses imperfections cette figurine m'a demandé environ trois mois de travail. Je ne le regrette pas car l'aspect documentaire était passionnant et c'est toujours un challenge de réaliser une figurine 'qu'on ne trouve pas toute prête dans le commerce'. La cerise sur le gâteau a été l'inscription en caractères chinois du nom de l'empereur, pyrogravée sur une petite plaque de bois posée sur le devant du socle (merci à mon frère et surtout à ma belle sœur de Shang Zhou pour m'avoir retranscrit les caractères).

Je considère aujourd'hui que la médaille d'argent reçue en catégorie novice à Nouaillé Maupertuis, en 2000, récompense surtout le travail fourni…mais qui reste très perfectible.

 



15/09/2009
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